Maths au Collège et au Lycée: les mensonges de Mr Blanquer

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Dans Le Monde daté du 12 février, Mr Blanquer vante la réforme du Bac.

A la question "Un lycéen pourra-t-il construire son parcours sans la spécialité mathématiques, sans pour autant prendre le risque de perdre ses chances pour de nombreuses filières d’études ? ", il répond:

"Prétendre que vous pouvez vous retrouver sans mathématiques au lycée est faux. Les mathématiques ne sont pas édulcorées, elles sont à l’inverse renforcées : c’est la seule discipline que l’on retrouve à tous les étages quand, dans le système actuel, vous pouvez vous retrouver, dès la 1re, sans mathématiques en L.

Vous la trouvez dans le bloc commun avec les enseignements scientifiques en tant qu’enseignement de spécialité, et deux options « maths expertes » et « maths complémentaires ». L’élève qui adore la discipline pourra en faire jusqu’à neuf heures par semaine – contre huit heures actuellement en S. On est au cœur de la logique de la réforme : le lycéen sera bien plus en situation de choisir ce qu’il aime et pourra davantage l’approfondir."

En disant ceci, Mr Blanquer MENT (ou alors ne connait pas la réalité de ses nouveaux programmes).

Parlons d'abord du Collège car il est utile de rappeler QUELLE est la place des mathématiques au Collège, actuellement.

Tout est indiqué sur http://www.education.gouv.fr/cid80/les-horaires-par-cycle-au-college.html

6ème : 4,5 h par semaine ; 5ème, 4ème, 3ème: 3,5 h par semaine

Le français a plus d'heures et la langue vivante 1, à savoir l'anglais puisqu'il est quasiment IMPOSSIBLE de s'ouvrir l'esprit et la culture en choisissant une autre langue vivante, talonne les mathématiques (et en pratique passe devant dans beaucoup d'établissements qui ajoutent des heures d'anglais en pure démagogie à l'égard des parents -et puis sans doute parce que recruter un vacataire pour l'anglais est beaucoup plus facile que pour les mathématiques).

Avant, au collège, l'enseignement des mathématiques avait comme volume horaire (source http://www.neoprofs.org/t70817-evolution-des-horaires-de-mathematiques-au-college )

  • 1985 : 3h/semaine en 6e-5e + 1h de soutien (voire davantage) ; 4h/semaine en 4e/3e (donc en gros 4h/semaine tout le temps)
  • 1996 : 4h/semaine en 6e, 3h30 à 4h30 en 5e-4e, 4h en 3e

On voit déjà que les mathématiques n'ont plus autant d'heures avant le Lycée.

Extrait de http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?9,343484,343538 :

"J'ai enseigné en collège (peu) et lycée entre 1973 et 1995. Les horaires de collège étaient, jusqu'à la réforme Haby (fin des années 70) de 4 h chaque année. Ensuite, ils étaient encore de 4h, avec des classes de 24, les classes plus nombreuses donnant des heures en plus (1 h par élève, c'était la règle; Donc 26 h prof pour 26 élèves - le rêve !), qui servaient surtout à des dédoublements, mais parfois, ça donnait 5h de maths par semaine dans certaines classes.

En lycée, je faisais 18h avec 3 secondes en 73 : 6 h prof, je pense que c'était 5 h dont une dédoublée (souvent 35 élèves par classe, parfois plus). Les E (j'étais dans un lycée technique) faisaient 6 h en première, 8 en terminale.Quand il y a eu des S dans mon lycée, l'horaire était de 6 h (avec 1h dédoublée) en première, et 9 h en terminale C (6 en D, je crois, mais il n'y en avait pas dans mon établissement). Mais tout ça ne permet pas de comparer. En collège, dans les années 70, les élèves qui avaient 12 ans et ne savaient pas lire ne venaient pas jusqu'en 6-ième. Et les faibles de sixième-cinquième étaient détournés sur les classes de CAP. Le programme que j'ai fait en quatrième ou troisième au début des années 80 n'avait rien à voir avec celui qu'on fait en collège maintenant (identités remarquables connues en début de troisième, factorisations avec ces identités, problèmes de géométrie, etc.). Je ne rêve pas au "bon vieux temps", lisez les manuels de cette époque. Enfin, le tri sévère en fin de troisième envoyait les très faibles en BEP, les faibles en lycée technique (C'était l'essentiel de mes élèves).

Donc des niveaux un peu plus élevés, un peu plus de temps de travail en classe, une sanction des mauvais résultats (donc un peu plus de travail à la maison),... Celà peut-il se compter en année de cours ? En tout cas, ça donne des résultats bizarres sur les capacités mathématiques de mes étudiants !"

Pour bien regarder les volumes horaires de mathématiques d'avant, au lycée, voir aussi http://math-et-physique.over-blog.com/article-le-bac-s-de-2013-sera-un-sous-bac-d-de-1993-107565176.html

(Bien sûr, en toute rigueur, il faudrait comparer les horaires annuels mais il ne semble pas -Mea Maxima Culpa si c'est le cas- que le volume annuel d'heures d'enseignement ait augmenté ..)

Le mensonge de Mr Blanquer réside principalement dans la phrase "c’est la seule discipline que l’on retrouve à tous les étages quand, dans le système actuel, vous pouvez vous retrouver, dès la 1re, sans mathématiques en L"

Actuellement, en L, il y a un enseignement scientifique (pas d' "humanités numériques") de 1h30 en Première et un enseignement possible au choix de mathématiques de 3h en Première et de 4 h en Terminale (cf http://www.onisep.fr/Choisir-mes-etudes/Au-lycee-au-CFA/Au-lycee-general-et-technologique/Les-bacs-generaux/Le-bac-L-litteraire). On peut donc se retrouver SANS enseignement de mathématiques en L mais il faut vraiment le vouloir et si on prend l'option mathématiques, on en fait un nombre d'heures plus important que l'option "mathématiques" que proposera le nouveau système, de 3h, uniquement en Terminale, donc sans en avoir fait en Première ..

Donc NON Mr Blanquer, les maths ne sont pas à tous les étages.

Et de plus, quand bien même vous trufferiez les "Humanités Numériques" de quelques heures de calcul ou de règle de 3, les mathématiques ne seraient pas " la seule discipline que l’on retrouve à tous les étages ".

Il y a bien d'autres matières qui sont VRAIMENT à tous les étages du nouveau Bac, bien loin devant les mathématiques.

L'histoire-géographie est dans le tronc commun, avec 3h en première et 3h en terminale. Elle est aussi en seconde. Sans même parler du fait qu'il y a AUSSI la spécialité Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques(4h en Première et 6h en Terminale), CETTE matière dépasse largement les mathématiques, ET pour tous les élèves ET même pour celles et ceux qui voudront s'y "spécialiser".

Les langues vivantes et donc principalement l'anglais, rendu obligatoire pour on ne sait quelle raison à part une étrange maladie d'auto-prédiction qui ainsi ne peut que se réaliser à propos de la langue la plus importante du monde), se taillent aussi une part plus belle que les mathématiques et à tous les étages: 4h30 d'enseignement commun et aussi disponibles en spécialités (4h puis 6 h), ce qui fait que là aussi, une ou un "spécialisé(e)" en anglais aura beaucoup plus d'heures qu'une ou un "spécialisé" en mathématiques.

Et l'on rappelle que par rapport aux programmes d'avant, un "spécialisé" "mathématiques n'en fera que 4h par semaine en Première ?!? Largement de quoi sans doute concurrencer ses équivalents des autres pays dans la perspective de la compétition internationale avec laquelle les gouvernants actuels tentent de nous expliquer leurs réformes économiques ..

Par ailleurs, les sciences ne sont pas aidées par le nouveau système. Ainsi les Sciences de l'Ingénieur et l'Informatique (Dont pourtant les gouvernant brament en permanence qu'ils ont un plan pour que tous les élèves sachent "coder" parce que c'est indispensable because of"start-up nation" et autres "blablas") ne sont disponibles que dans très peu de lycées. Le texte de loi indique que les élèves qui souhaitent suivre des "spécialités"indisponibles peuvent le faire dans d'autres établissements.. En pratique, ceci est IMPOSSIBLE et beaucoup de proviseurs ne le proposent même pas ou s'y opposent. En conséquence, comme de nombreux lycées ne proposent pas de Sciences de l'Ingénieur et de l'informatique, de nombreux élèves, a priori intéressés par ces matières, ne pourront pas en faire.

Parallèlement, "On" explique les l'enseignement supérieur est en train de se préparer en conséquence mais de quelque façon qu'il se réforme, des connaissances scientifiques et mathématiques seront toujours nécessaires dans l'immense majorité des enseignements supérieurs.

Très concrètement, les fameux "attendus" des Universités et formations d'enseignement supérieur, qui d'après le même Mr Blanquer, ne sélectionnent pas, contiendront sans doute les "spécialités" requises pour postuler et l'on doute qu'un bachelier sans mathématiques ou sciences puisse s'inscrire dans beaucoup de choses.

Pourquoi un tel massacre des mathématiques Mr Blanquer, alors même qu'un marcheur médiatique, le mathématicien Villani parlait de "priorité nationale" dans son rapport sur l'enseignement des mathématiques, publié plus ou moins à la même date que la réforme du Bac ?

En 2006, voici ce qu'on disait déjà à l'Assemblée Nationale  http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-info/i3061.asp#P320_80253

avec notamment:

Les lacunes en mathématiques constatées plus tard chez les étudiants et souvent dénoncées devant la mission - « ils ne savent pas appliquer la règle de trois » - résultent, sans doute, à la fois d'un manque de connaissances de base et d'un manque de compréhension des concepts arithmétiques.

La formation des enseignants, sur laquelle le présent rapport reviendra, est probablement plus déterminante pour améliorer l'efficacité du système scolaire que les querelles sur les programmes.

La tendance - signalée par des inspecteurs généraux - des enseignants du premier degré à s'accommoder dans les matières scientifiques d'un faible niveau d'exigence paraît plus grave que le fait que la division à deux chiffres à décimale ne figure pas au programme de l'école primaire, lequel ne prévoit que la division des nombres entiers.

Comment peut-on continuer ainsi à mentir et à massacrer ainsi l'enseignement de cette matière, non seulement nécessaire dans le monde actuel mais aussi vitale pour "apprendre à apprendre" de par les systèmes mentaux qu'elle est la seule à développer ?

Voir aussi :

https://www.franceculture.fr/sciences/comment-les-petits-francais-sont-devenus-nuls-en-maths

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