15% de stagiaires au maximum ? Mais comment vont faire les boîtes IT comme melty ou MylittleParis et autres super cools ? ?

Ca y est ! Le décret limitant le nombre de stagiaires dans une entreprise à 15% de l'effectif total est paru (Voir les détails ici ).

Technikart, qui a semble-t-il entamé une véritable saga de dénonciation du pipeau et du blabla de la nouvelle économie (cf leur page sur le bullshit marketing  ou le reportage "Argent partout Travail Nulle part " dans le numéro d'Octobre 2015 -copies à la fin de ce post  ) a à ce sujet parlé de MyLittleParis, 14 millions de CA, 70 employés et 40% de stagiaires ou de Melty, 30% de stagiaires et 25% de - en salaire pour 25% de travail en + (Selon Technikart, Alexandre Malsch, le boss de Melty pourrait donner des leçons à Gattaz..  Peut-être que la France tient son concurrent pour le concours du barjot face à l'Allemand Oliver Samwer et son "Time for Blitzkrieg" :-)) .

Et il n'est pas contestable que depuis des années, une majorité de boîtes "nouvelles technologies", si cool, si géniales, si fun selon leurs rp, recrutent à tours de bras des cto, cfo, cxo avec x = tout et n'importe quoi, des community managers, directeurs commerciaux, etc.. MAIS en mode stagiaire.

A croire que seuls les balayeurs, secrétaires, magasiniers ont le droit de ne pas être stagiaires ..

Bien évidemment, toute la story telling des "pigeons" consiste à dire que ceci n'est que la conséquence du si mauvais système français, si peu souple, et blablabla et blablabla..

En réalité, le recours aux stagiaires permet surtout aux créateurs et aux investisseurs de garantir la seule chose qu'ils recherchent dans la plupart des cas: l'enrichissement personnel.

Quand on regarde dans le détail avec des yeux d'épiciers la plupart de ces sociétés, AUCUNE n'arrive à gagner de l'argent en exploitation.

Ce que rapportent les clients en BENEFICES ne suffit pas à payer les frais de la société.

Ce sont les investisseurs qui financent l'activité d'exploitation dans la plupart de ces sociétés (au mépris des règles basiques de gestion) et parfois même l'achat de trafic (pour faire croire qu'on en a).

Dans le même ordre d'idée, passer par des stagiaires permet aussi de maquiller les comptes car le coût des stagiaires, outre leur faiblesse relative par rapport à un salaire, n'est pas assimilé à une charge fixe qui en cas de baisse d'activité doit quand même être assumée.

Tout ceci  permet d'habiller la mariée pour VENDRE la société selon un nombre de clients ou d'abonnés ou de trafic et des frais fixes minimalistes.

Les plus vicieux de ces créateurs et investisseurs savent que l'acheteur potentiel le plus intéressant sera celui qui sera certain de pouvoir faire mieux et de rendre l'activité RENTABLE en exploitation grâce à de bonnes règles de gestion.

En regardant les comptes, l'acheteur croira faire une bonne affaire car il pensera:

- virer les stagiaires pour faire faire le boulot par ses propres employés (ou mutualiser les stagiaires avec certaines de ses activités)

- arriver à rentabiliser les clients ou les abonnés ou le trafic web que le vendeur montre "acquis" (Avec parfois un raisonnement bien débile consistant à montrer que VU son énorme coût d'acquisition, le client est forcément ?!? acquis..)

Avec le décret sur les stagiaires, que se passera-t-il ?

La mesure ne concernant que les sociétés de + de 20 personnes, verra-t-on des démultiplications d'activité pour rester en dessous du seuil ?

A moins que des petits malins inventent le "marché" du stagiaire où des boîtes n'en utilisant pas, rentabiliseront (comme pour les droits de pollution) leur "potentiel" de stagiaires pour "louer" ces derniers à des boîtes comme Melty ou MylittleParis avec un % en +

Une sorte d'Uber B2B du stagiaire..

Une Uberisation du stagiaire ..  Une sorte de dérivée du stagiaire .. avant l'arrivée prochaine de la dérivée seconde et du cds ou cdo, etc, etc..

Et au final, comme le prédisent certains observateurs: on verra bien qui nageait sans bouée..

Ci-après 2 pages du dossier de Technikart dont nous parlons + haut (Technikart qu'on a de la peine à trouver de partout; faites un effort les gars !)