Presse française, Google, droit voisin: qu'ils s'en taxent tous !
Résumons tout d'abord la situation.
La presse française est en crise et cherche par tous les moyens à gagner un peu d'argent, notamment sur le web, considéré à la fois comme une menace, une évolution inéluctable et un eldorado potentiel .. sauf qu'aucune expérience jusqu'à présent n'a démontré le réalisme et la vérité de ces 3 visages.
Google est devenue LE media (intermédiaire entre le vulgaire lecteur ou regardeur d'images et les savants Diafoirus), surtout en France, pays de l'exception culturelle où aucun roi du net (et surtout pas les pigeons) n'a pu créer et faire vivre un moteur de recherche ou annuaire pérenne.
Google redirige et envoie actuellement des milliards de visites vers les sites de la presse française.
La presse française veut faire payer à Google le droit de référencer ses sites et son contenu en instaurant même un "droit voisin", sorte de droit cousin du copyright.
Google menace de déréférencer les sites de la presse française.
La presse française et une partie de la classe politique hurlent au chantage.
Une loi "menace".
Alors ?
Un semblable débat a déjà eu lieu il y a quelques années, à la grande époque des comparateurs de coût.
Ces derniers devaient-ils payer les sites dont ils aspiraient les données ?
L'affaire ne fut (à notre connaissance) jamais tranchée et se règla en douce au coup par coût ;-) selon la force du comparateur et du site et selon le cas précis.
Un autre débat connexe a eu aussi lieu sans jamais connaître de fin: blogueurs contre presse classique.
Pourquoi n'en serait-il pas de même dans le cas de Google et de la presse française ?
Imaginons que Google déréférence la presse française ...
Est-ce que ça manquerait à quelqu'un ? (quelqu'un était l'internaute)
Pas trop a priori puisque les lecteurs de journaux en ligne connaissent parfaitement en 2012 le moyen d'aller chercher leurs journaux en ligne sans passer par google . Il est d'ailleurs à noter que Google sert souvent uniquement de navigateur quand la personne est trop fainéante pour utiliser (ou même ne connait pas) la barre d'adresse (qui dans la plupart des cas est aussi associée à un moteur de recherche qui n'est pas Google).
La nature ayant horreur du vide (ce que les pigeons qui menance de s'expatrier ignorent visiblement ;-)), nous aurions en quelques semaines, des tas de sites qui reprendraient la presse écrite ET une montée d'audience chez Bing ou autre (un retour d'Orange comme au temps de la recherche wanadoo ??)
Imaginons la position kafkaienne des sites non référencés qui continueraient à essayer de gagner de l'argent avec Adsense ;-)
Enième conséquence comique d'un déréférencement par Google des sites de presse classique: la montée en audience des blogs et twitter "perso" des journalistes qui y travaillent.. Hé oui, les journalistes en tant que personnes (les bons journalistes) ont tout à intérêt à ce que Google déréférence les medias dans lesuqles ils écrivent et sont souvent exploités !
Imaginons que Google paie une taxe pour cette presse française et européenne qui le réclame.
N'aurait-on pas en quelques mois des dizaines ou des centaines de sites qui se transformeraient en sites de presse (même si il faut créer un vrai journal écrit; après tout les services de minitel rose ont déjà connu ce subterfuge quand il fallait entretenir un organe de presse "normale" pour continuer à exister) pour bénéficier de la manne de tout ceci ?
Imaginons que la guéguerre continue ..
Comment les Diafoirus de la presse pourraient vérifier que Google ne pénalise pas un peu leurs sites.
Et ceci pour des raisons tout à fait valables car très souvent les articles de la presse qui réclame la taxe Google sur des faits d'actualités sont strictement du duplicate content de LA dépêche afp; regardez par exemple un tout petit test sur un fait actuel:
et en vérité nous vous le disons cher frères du web : où est la valeur ajoutéer de tous ces articles du JDD, francetv, Libération, Le nouvel observateur, etc ..... ? .. et à quoi ça sert d'avoir tous ces sites sur UNE page de résultats Google ?
Parfois, la valeur ajoutée de ces organes est dans leurs dépendances ;-) qui sont souvent des blogs ou des parties spécifiques que Google peut traiter "à part" sans aucun problème (au passage il fut un temps -à vérifier si cela continue- où les blogs du Nouvel Observateur étaient un excellent moyen d'être présent dans Google News; il suffisait donc d'en créer un pour reprendre ce que vous racontez sur VOTRE support qui a de la peine à être dans Google News).
Tout taulier de blog plus ou moins sérieux s'est toujours demandé POURQUOI les sites officiels de la presse française étaient mieux référencés que son blog alors que le contenu en est pauvre (dans quel rare journal ou magazine ne connait-on pas DEJA dès le début de l'article, la fin de celui-ci ??).
Google n'a rien à gagner au niveau de la crédibilité et de la satisfaction des utilisateurs à garder un bon référencement pour tous ces journaux qui disent la même chose.
Un autre exemple avec la recherche "jean-françois copé" sur Google:
Où est l'information alternative ??
Sur tous les résultats de la page, hormis twitter, wikipedia et Google News (qui reprend la presse officielle), 8 liens sont de la presse "classique" (nouvel obs, le point, l'express, le parisien, france24, le monde).
Où est la diversité ? (et au passage, est-ce que les journaux payant réclament une taxepour les journaux gratuits qui en plus d'inonder les gares et le métro de papier leur prennent des places sur Google ??)
Déréférencer un petit peu tous ces sites de presse officielle serait dans la droit ligne de l'esprit Google et de ses petits diables Panda et Penguin.
Seulement, les Diafoirus comme Nathalie Collin (présidente de l'association de la presse quotidienne et magazine d'information politique et générale) -dont une interview montrant à quelle altitude elle plane est dans le fig eco du jour- ne comprennent pas ça .
Ils ne comprennent pas non plus le problème de la publicité sur Internet. Nathalie Collin pleurniche sur les profits de Google et sur le fait que la publicité sur les moteurs augmente alors que la publicité par nabbière baisse de 6% ...
S'est-elle une fois demandé cette brave dame Collin en quoi une publicité par bannière est-utile à l'annonceur ?
A-t-elle imaginé que si la pub par bannière baisse, c'est parce que les anonceurs commencent à se rendre compte que ça ne sert pas à grand chose ? (Et on ne parle même pas de la pub "video" où le diffuseur est payé quelques centimes par vue pour une vidéo qui va donc lui rapporter facilement quelques centaines d'euros par semaine alors qu'elle ne rapportera aucun client à l'annonceur mais des sous à l' "agence" qui a conçu la vidéo et à l'intermédiaire à la ebuzzing ou blogbang qui se sucre au passage et qui limite les diffuseurs qui auraient tendance à trop gagner ...)
Le système de pub par bannière est une énorme arnaque à annonceurs montée et entretenue par les agences de comm, médiamétrie et la pub officielle.
L'argent des annonceurs y est englouti sur la base de faux chiffres d'agences de comm et de mediametrie (qui font tout pour n'en réserver l'accès qu'aux sites des medias officiels) sans que ça ne rapporte rien de concret ni de statistiques crédibles aux annonceurs.
En revanche, la pub au clic ou l'affiliation rapportent aux annonceurs de vraies visites ou de vrais clients et ils peuvent en mesurer l'intérêt réel et concret.
A noter qu'en douce, certains medias commencent à se faire enlever de Google Ad planner histoire qu'on ne sache pas que la principales pages visitées nes ont pas celles que l'on veut vendre aux annonceurs mais des sous-domaines placés ailleurs (en page d'accueil d'un vieux FAI par exemple) ou sur des sujets un peu honteux ;-) , ce que Mediametrie ignore superbement...
La presse, si active à donner des leçons d'économie aux politique de tous bords, s'est-elle penchée sur ses coûts ?
Combien coûte un visiteur unique ou la création du contenu d 'une page web ? Rares sont les "patrons de presse web capables de fournir cette info tous les jours (Le vrai problème des medias classiques sur Internet: le coût de production de la page web )
Pourquoi ? Simplement parce qu'en France, pays de l'écrit, 99% des journalistes "web" ne comprennent toujours pas que le web n'est ni écrit ni oral mais une troisième voie, peu comparable à l'écrit et l'oral.
Simplement aussi parce que de par leur formation, les patrons et employés de sites web de presse classique raisonnent comme si ils voulaient faire un journal écrit (regardez leurs pages d'accueil qui sont toutes semblables à des premières pages de magazines ou de journaux) et ont souvent dans les groupes de presse, l'ambition de passer du côté des "vrais" journalistes notamment dans la presse féminine où la nullité "web" des sites des medias classiques de ce domaine est flagrante.
En bref, Dieu, si tu nous écoutes, déréférence nous tout ça (comme dans le cas des fermes de contenus Fermes de contenus: tout dépend de Google qui n' a pas l' air vraiment d' aimer le modèle) et qu'ils s'en taxent tous !
(en passant par une petite étape vicieuse où tu commences par les faire baisser peu à peu en ref nat ;-))
Et la dernière bonne blague de Nathalie Collin et de ceux et celles qui pensent comme elle: la comparaison avec la musique et la taxe sur la copie privée ;-))
Hé les gars ! Vous connaissez www.muzebra.com anciennement z-muzic.org ? Et si vous voulez vraiment comparer avec la musique, alors comparons. Avant l'avènement des intermédiaires que sont les producteurs et maisons de disques, les musiciens gagnaient de l'argent avec leurs concerts. Le retour à une économie basée sur la "performance" (dans les 2 sens du terme) et les revenus des concerts (pour qui les disques et le reste ne devraient être que des pubs, comme au début) n'est qu'un retour à la normale (qui d'ailleurs ne s'est jamais arrêté pour la musique classique).
Alors comparons journalisme et musique. Si un journaliste est bon, il serait temps en 2012 qu'il s'affranchisse de l'intermédiaire dans lequel il écrit et que via les nouvelles technologies il devienne LUI , en tant que personne, quelqu'un de lu et de recherché sans avoir besoin de gestionnaires et de fabricants de papier et de filtres entre son lecteur et ce qu'il veut exprimer.
Presse française, Google, droit voisin: qu'ils s'en taxent tous ! dans Avenir du web, d'internet ?, Monde du web, Référencement naturel | octobre 29, 2012 | Commentaires (3) | TrackBack (1) | Tweet
Commentaires sur: Presse française, Google, droit voisin: qu'ils s'en taxent tous !
enquete-debat.fr est exactement dans ce principe du journaliste indépendant...
Rédigé par : tintin | 4 nov 2012 19:04:58
Totalement d'accord..
Rédigé par : sparowman | 31 oct 2012 22:30:34
Juste pour te dire que ton article est top !
Continues !
Si tous les journalistes ( ceux qu'ont la carte et qui sont payés une fortune pour écrire un feuille A4 / jour) faisait des articles, analyses comme toi, on irait directement voir leur site web sans passer par Google news...
A#
Rédigé par : Pas important | 30 oct 2012 12:12:50
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